Lancer une nouvelle revue est un pari tout aussi audacieux que risqué. Nous avons pris la décision de faire franchir une nouvelle étape qualitative à la revue de la Fondation pour la mémoire de Déportation en en faisant un nouvel espace de réflexion et de débat ouvert à la fois aux chercheurs dans toutes les disciplines et au monde éducatif et associatif. Il va de soi que le comité de rédaction qui s’est déjà constitué reste ouvert à toutes celles et à tous ceux qui souhaitent s’inscrire dans cette démarche et pourraient l’enrichir. Je remercie d’ores et déjà les membres du comité de leur travail, de leurs éclairages et de leurs critiques, qui sont les garants du sérieux et de la valeur de cette toute jeune publication.
Sortant résolument des sentiers battus, En jeu. Histoire & mémoires vivantes pourra surprendre, voire déconcerter un moment notre lectorat habituel. Au-delà, toutefois, de cette surprise bien naturelle, notre espoir est qu’il puisse y trouver un enrichissement personnel et un nouvel élan dans leur engagement citoyen. La plateforme éditoriale trace les contours de cette revue et de ce qui en est attendu. Il revient à nos lecteurs, anciens et nouveaux, de nous faire part de leurs réactions, de leurs critiques et de leurs observations, pour contribuer à rendre vivant et à améliorer ce projet.
La problématique de ce premier dossier est consacrée à la muséohistoire ayant comme objet spécifique la Résistance durant la Seconde Guerre mondiale – et j’espère à cet égard qu’une démarche analogue, plus centrée sur l’évocation de la déportation, sera entreprise dans un dossier futur. Les diverses contributions nous offrent à fois des études de cas et un regard croisé sur les démarches muséales relatives à la Résistance, à partir de leurs présupposés historiographiques et mémoriels propres, analysés dans leur ancrage géographique (local, régional et national). Les questions soulevées concernent tout autant les méthodes et les enjeux de cette mise de l’Histoire au musée que ses usages publics, notamment dans ses fonctions éducatives. Le dossier permettra, je le pense, à nos lecteurs de jeter désormais un regard nouveau, à la fois plus distancé et plus critique sur les musées d’histoire de la Seconde Guerre mondiale qu’ils auront l’occasion de visiter dans l’avenir.
La seconde partie de ce numéro, ou « Varia », nous plonge au cœur d’une réflexion historique et philosophique sur le judaïsme allemand de l’entre-deux-guerres et des débats internes que soulevait déjà à cette époque la difficile question du sionisme et de l’antisémitisme.
Enfin la dernière partie présente un panorama de la vie associative de la déportation et de sa mémoire à partir des différentes publications ou informations reçues du monde associatif de la déportation. La participation des associations à l’alimentation de cette rubrique d’intérêt général sera la bienvenue et je leur lance dès à présent un appel dans ce sens.